Offrir des décennies d’efficacité dans le domaine de la culture d’intérieur aux producteurs autorisés canadiens de cannabis artisanal
« Comment trouver de la main-d’œuvre qualifiée alors que notre industrie n’en est qu’à ses balbutiements ? »
– David Kjolberg, maître cultivateur d’héritage, consultant, spécialiste de la culture de cannabis de première qualité
IlIl est difficile de trouver cela dans des décennies d’efficacité en culture d’intérieur avec l’expérience de la culture du cannabis au Canada, alors que le cannabis a seulement été légalisé par le Parlement canadien pour une production et un usage récréatifs en 2018 !
Cependant, bien avant cela, il était parfaitement légal de cultiver des tomates, des concombres, des poivrons, d’autres légumes et des fleurs à l’intérieur. En exploitant ces décennies d’expérience en culture d’intérieur, les cultivateurs de cannabis disposent d’un raccourci important pour cultiver efficacement, ce qui les aide à augmenter leurs profits et leur procure un avantage concurrentiel en termes de prix.

Il s’agit d’une des principales conclusions de la séance intitulée « La culture par l’expérience : Les leçons de notre histoire, pour éclairer notre avenir » lors du The Grower’s Source Expo, présentée le 26 janvier 2021. La séance était animée par Nico Haché, directeur, Deloitte Canada, et comprenait les panélistes Max White, copropriétaire et vice-président du développement des affaires chez Aroma Cannabis, James Daughters, maître cultivateur chez Laurentian Organic, et David Kjolberg, maître cultivateur d’héritage, consultant, spécialiste de la culture du cannabis de première qualité.
Pour survivre, vous devez non seulement bien cultiver, mais aussi cultiver efficacement
Max White a pu donner aux cultivateurs de cannabis canadiens un aperçu de ce qui les attend, car Max est un cultivateur de l’Oregon, aux États-Unis, où le cannabis a été légalisé 4 ans avant le Canada. Max a partagé qu’en Oregon, 60 % des licenciés dans la première année ont fait faillite, en raison de la faible barrière à l’entrée. Ces premiers licenciés avaient généralement soit des connaissances en affaires, soit des connaissances en culture de cannabis, mais rarement les deux. La concurrence importante a fait baisser les prix.

La leçon clé de Max : Pour survivre, vous devez non seulement bien cultiver, mais aussi cultiver efficacement. L’efficacité de la culture d’intérieur vient de la collecte d’un grand nombre de données sur les plantes, l’eau, la température, l’humidité, le déficit de pression de vapeur (DPV), les nutriments, la croissance, les cannabinoïdes, et plus encore. Et ultimement, la collecte de données pour établir la recette optimale pour vos plantes. Il est également important de gérer vos coûts de main-d’œuvre

De l’efficacité établie de la culture d’intérieur aux meilleures pratiques canadiennes en matière de cannabis
« Il faut commencer à standardiser la production de cannabis. Nous devons un peu copier ce que le monde des serres a fait. Et ils sont là depuis environ 30 ans. Donc, ils savent ce qu’ils font. »
— James Daughters, maître cultivateur chez Laurentian Organic
Alors que les producteurs de légumes en serre peuvent planifier un an à l’avance la quantité de main-d’œuvre dont ils auront besoin pour chaque étape de la croissance de leurs plantes, la plupart des cultivateurs de cannabis ne savent tout simplement pas encore la quantité de main-d’œuvre nécessaire pour faire pousser leur cannabis. Max a deux partenaires de 70 ans qui ont énormément de connaissances en horticulture non liée au cannabis et qui lui donnent des conseils sur l’efficacité, comme la rationalisation de la main-d’œuvre, l’achat en vrac et l’établissement à l’avance d’un budget annuel basé sur l’expérience antérieure.
« Nous savons ce que nous dépensons pour la lutte antiparasitaire intégrée (LAI). Nous savons ce que nous dépensons en main-d’œuvre. La première année, j’ai eu recours à 30 employés, puis après nous avons réduit le nombre d’employés à 12 pour l’ensemble de notre établissement, et cela fait maintenant deux ans qu’ils sont stables. Une fois que nous avons défini notre échéancier, nous savons que dans deux semaines, nous devons nous préparer pour la fermeture. Je dois avoir toutes mes fournitures. Nous allons faire la récolte. Je sais combien de kilos chacun de nos tailleurs est censé tailler chaque jour. Donc, le fait de détailler ces tâches nous permet vraiment de prévoir, de prendre des décisions éclairées. Je sais que 52 % de chaque dollar que nous dépensons est consacré à la main-d’œuvre. Le fait d’être en mesure de clarifier ces détails et de rester dans un processus mensuel cohérent nous a permis d’obtenir ces données assez rapidement. »
— Max White, copropriétaire et vice-président du développement des affaires chez Aroma Cannabis
Évolution vers un plus grand établissement

Dans les premiers temps, David a été approché par de nombreux investisseurs potentiels, qui lui ont toujours demandé : « Pouvez-vous faire croître votre entreprise ? » David a répondu que c’était possible, mais avec modération, car beaucoup de gens ont essayé de devenir trop gros trop vite. Une plus grande échelle n’est peut-être pas une grande pièce, mais plutôt 8 pièces de 1000 ou 2000 pieds carrés chacune (ce qui rend la LAI plus facile). La rentabilité vient de l’efficacité, des idées des serristes expérimentés, même des personnes extérieures à l’horticulture mais ayant une expérience de production dans d’autres industries bien gérées.
Évolution d’un cultivateur Google à un cultivateur qui utilise un tableur

David Kjolberg a également déclaré qu’il existe deux types de cultivateurs : les cultivateurs qui utilisent Google et ceux qui utilisent des tableurs. Le cultivateur Google cherche des conseils sur la culture sur des pages Internet potentiellement inexactes. En revanche, le cultivateur qui utilise un tableur planifie sa culture sur la base de données réelles acquises par l’expérience. C’est une excellente analogie pour expliquer la mentalité et la méthodologie de cultiver comme un horticulteur expérimenté.
Prochaines technologies et outils pour aider les cultivateurs à accroître leur efficacité

« La culture du cannabis est plus mathématique que scientifique : Le rôle des données dans une opération de culture réussie » – Crédit : Cannabis Science and Technology
L’animateur Nico Haché a demandé aux panélistes quelles sont les prochains outils ou technologies qui aideront les cultivateurs à accroître leur efficacité?
- David a indiqué que le plus important ce sont les contrôles de l’environnement pour le contrôle de l’humidité, de la température et de la circulation de l’air dans la canopée. Deuxièmement, il y a l’éclairage et la nourriture, et troisièmement, la main-d’œuvre qualifiée.
- Max a commencé par une serre commerciale, il a donc d’excellents contrôles environnementaux, mais il est ouvert à l’idée d’obtenir encore plus de données. Son meilleur nouvel outil est un pulvérisateur avec tambour qui est si rapide qu’il permet d’économiser un temps de travail considérable. En post-production, Max privilégie les machines et les outils pour la récolte et le taillage qui minimisent le travail et s’amortissent rapidement.
- James aimerait avoir un système d’information pour le suivi des employés, comme celui utilisé pour d’autres cultures en serre.
« La chose la plus importante que j’ai apprise au cours de toutes mes années dans cette industrie est que nous ne cessons jamais d’apprendre. Avec la technologie et la façon dont les choses évoluent dans l’industrie, il y a toujours quelque chose à l’horizon qui nous aide. »
— David Kjolberg, maître cultivateur d’héritage, consultant, spécialiste de la culture du cannabis de première qualité
Les raisons pour lesquelles les échéanciers préétablis fonctionnent moins bien pour les cultivateurs de cannabis
Bien qu’il existe de nombreuses opportunités pour les cultivateurs de cannabis de combler l’écart d’efficacité avec les cultivateurs d’intérieur d’autres industries, la nature du marché actuel de cannabis crée des limites.
C’est surtout parce que la génétique du cannabis fluctue énormément dans le temps, et que les cultivateurs changent souvent la génétique qu’ils cultivent. La demande des consommateurs évolue si rapidement que les cultivateurs doivent continuellement suivre le marché et cultiver les nouvelles souches qui sont récemment devenues populaires. Cela s’explique en partie par l’évolution du marché canadien, qui passe d’un marché axé sur le THC à un marché axé sur les cannabinoïdes et les terpènes. Il s’agit donc d’un piège: les cultivateurs ne peuvent pas planifier leurs horaires et leur travail en fonction de souches qu’ils n’ont pas encore cultivées.
Cultiver efficacement moins de souches au lieu d’en cultiver plusieurs de façon inadéquate
Pour avoir de meilleures chances de réussir avec une planification à long terme, ne cultivez à l’échelle commerciale qu’une poignée de souches, tout en testant de nouvelles souches à petite échelle. C’est le conseil de Max White, qui l’a appris à la dure, et de David Kjolberg, également.
« J’avais 72 souches la première année, et c’était un cauchemar. Nous en avons huit en ce moment, dont cinq que nous avons depuis deux ans, au moins deux ans. Ces souches nous les connaissons donc assez bien. Nous en avons quelques-unes avec lesquelles nous jonglons, mais lorsque nous introduisons des graines, ce que nous faisons tous les mois ou tous les deux mois à très petite échelle, parce qu’on ne sait pas ce que l’on va obtenir. Et je ne veux pas occuper un espace précieux avec quelque chose que nous ne savons pas si nous allons aimer, et il faut aussi environ six mois avant qu’une graine se réalise pour pouvoir la cloner à l’échelle commerciale. »
— Max White, copropriétaire et vice-président du développement des affaires chez Aroma Cannabis
« Commencez avec quatre souches et connaissez la souche, apprenez sur votre souche, perfectionnez votre souche, et ensuite vous pourrez planifier. Il est plus facile de lever des fonds si vous avez besoin de fonds. Il est plus facile d’être plus efficace lorsqu’il s’agit de planifier la récolte, le séchage et l’expédition. »
— David Kjolberg, maître cultivateur d’héritage, consultant, spécialiste de la culture de cannabis de première qualité
Tirez le maximum de la vaste expérience des horticulteurs

Bien que la culture du cannabis présente des défis propres à son industrie, il existe des pratiques optimales établies depuis longtemps par les cultivateurs en serre d’autres plantes comme les légumes et les fleurs. En adaptant leurs idées, on peut aider l’efficacité de la culture d’intérieur pour les producteurs autorisés canadiens de cannabis artisanal et autres cultivateurs en les aidant à devenir plus efficaces, plus rentables et, oserions-nous le dire, moins stressés.
Vous pouvez regarder la séance du The Grower’s Source qui a inspiré cet article en cliquant sur la vidéo ci-dessous.
Crédits pour les images en vedette : Freepik Stock Photos

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