7 facteurs de photosynthèse sur lesquels vous pouvez jouer pour maximiser vos plantes de cannabis
«L’objectif en tant que cultivateur est d’être en mesure d’amener cette plante à produire plus de sucres qu’elle n’en aura besoin pendant la journée. »
–– Éric Bergeron, Spécialiste de CANNA
La photosynthèse est un processus chimique effectué par les plantes dans laquelle sont utilisés la lumière, l’eau et le dioxyde de carbone afin de créer de l’oxygène et des sucres pour divers processus végétaux. En d’autres termes, votre plante ne pousserait pas ou ne combattrait pas les maladies sans ce processus. Vos plantes doivent produire plus de sucres et d’énergie qu’elles n’en ont besoin dans la journée. Cette réserve d’énergie sera la nourriture de votre plante pendant les derniers stades de son développement, en particulier la formation des bourgeons pour maximiser vos plantes de cannabis.
Compte tenu des exigences de base de la photosynthèse, il existe des facteurs que vous, en tant que cultivateur, pouvez modifier ou améliorer pour rendre plus efficaces les machines de production de nourriture et d’énergie de votre cannabis. Ces facteurs comprennent la lumière, la transpiration, la température, l’humidité, le vent, le déficit de pression de vapeur et la pression des racines. Éric Bergeron, spécialiste de CANNA donne des conseils sur ces facteurs lors de sa session dans The Grower’s Source Expo.
Facteurs de photosynthèse que vous pouvez influencer pour maximiser vos plantes de cannabis
1. La lumière
Comme la plupart des cultivateurs cultivent le cannabis en intérieur, Éric parle de quatre facteurs qu’il faut garder à l’esprit concernant la lumière : la qualité, l’uniformité, l’intensité ainsi que les coûts d’exploitation. Premièrement, la qualité de l’éclairage artificiel de vos plantes doit presque mimer la lumière du soleil – avec un spectre complet. Il existe de nombreux types de DEL sur le marché, et Éric recommande celles qui couvrent le plus de spectre possible. Deuxièmement, vous devez vous assurer que vos plantes reçoivent une distribution de lumière de manière uniforme. Des quantités variables de lumière se traduiront par des taux de photosynthèse différents, et celles qui reçoivent moins de lumière produiront moins d’énergie. Troisièmement, une intensité lumineuse plus élevée entraîne un taux de photosynthèse plus élevé. Cependant, vous devez faire attention à ne pas trop chauffer les feuilles, sinon cela arrêtera la transpiration et l’absorption d’eau. Enfin, assurez-vous de surveiller vos coûts d’exploitation. Choisissez une configuration à la fois économique et efficace.
«Le coût de fonctionnement est à garder à l’esprit car différentes lumières se comporteront de manière différente. »
–– Éric Bergeron, Spécialiste de CANNA
2. La transpiration
L’eau fournie à vos plantes aide à transporter les nutriments du sol vers différentes parties de la plante. Une partie de l’eau sort des feuilles et s’évapore dans l’air après avoir effectué son travail. Le mouvement de l’eau des racines et son évaporation à travers les stomates constitue la transpiration. Lorsque vos lumières sont allumées, la température augmente ainsi que le taux de transpiration. Un arrêt soudain des lumières refroidira votre pièce et l’humidité de l’air augmentera. L’humidité excessive de l’air rend vos plantes vulnérables aux maladies telles que l’oïdium. Contournez ce phénomène en ayant un système qui éteint progressivement les lumières. De cette façon, votre déshumidificateur aura le temps d’aspirer tout l’excès d’humidité dans l’air.
3. La température
Les stomates sont des points d’entrée pour le dioxyde de carbone sur la face inférieure des feuilles. Plus il y a de dioxyde de carbone, plus le taux de photosynthèse de votre plante est élevé. Cependant, les stomates peuvent parfois se fermer lorsque les conditions ne sont pas réunies, en particulier lorsque le taux de transpiration est faible. L’une des principales influences à cet égard est la température. Une température plus basse peut réduire la transpiration et fermer les stomates. D’un autre côté, trop de chaleur peut également forcer vos plantes à devenir stressées. Assurez-vous donc de surveiller la température dans votre lieu de culture.
«La surveillance constante de la température des feuilles dans votre pièce est très importante.»
— Éric Bergeron, Spécialiste de CANNA
4. L’Humidité
L’humidité va de pair avec le taux de transpiration et le contrôle de la température. Une température plus élevée dans votre pièce peut entraîner une baisse de l’humidité, ce qui est bon pour vos plantes. Par contre, ce n’est pas toujours le cas. L’humidité peut encore être élevée en fonction de l’équipement que vous avez dans la pièce. Par conséquent, l’humidité doit toujours être surveillée en permanence car trop d’humidité dans l’air peut bloquer le flux d’eau des racines vers les stomates. Lorsque vos stomates se referment, ils cessent d’absorber le CO2 nécessaire à la photosynthèse. De plus, comme mentionné précédemment, l’humidité peut faciliter la prolifération des maladies dans votre lieu de culture.
«S’il y a trop de vapeur d’eau dans l’air, la vapeur d’eau des stomates ne peut pas sortir. Et éventuellement, vous commencerez à voir des gouttelettes ou une sédation sur la feuille.»
–— Éric Bergeron, Spécialiste de CANNA
Pour ceux qui veulent s’approfondir encore plus dans la science, voici plus de détails sur le rôle de la chlorophylle dans la photosynthèse.
La photosynthèse et la chlorophylle
La photosynthèse se produit dans les cellules contenant des chloroplastes. Le chloroplaste est un organite qui abrite le pigment chlorophylle. Il est entouré d’une double membrane et abrite des thylakoïdes, qui ressemblent à des piles de pièces de monnaie au microscope électronique. La chlorophylle est contenue dans la membrane thylakoïde. L’espace entre les membranes chloroplastique et thylakoïde s’appelle le stroma.
La chlorophylle est un pigment qui absorbe la lumière rouge et bleue et réfléchit la lumière verte. La couleur verte est ce que vous pouvez voir dans les feuilles de cannabis. Lorsque la lumière atteint la membrane thylakoïde, les électrons de la chlorophylle sont excités. Les électrons sont shuntés vers la chaîne de transport d’électrons, qui aboutit à la production d’ATP et de NADPH, monnaies d’énergie des organismes vivants. Cette étape est la réaction dépendante de la lumière dans la photosynthèse. Ensuite, l’ATP et le NADPH sont utilisés pour la fixation du carbone, où le dioxyde de carbone qui pénètre dans les stomates est converti en glycéraldéhyde-3-phosphates (G3P). Le G3P est finalement utilisé pour produire des composés organiques tels que le glucose et l’amidon. Certains sucres sont utilisés par les plantes pour des processus d’entretien par la respiration cellulaire.
Comme la chlorophylle est composée de carbone, la couleur des plantes peut être un indicateur de la quantité de photosynthèse qui se produit dans vos plantes. Éric Bergeron rappelle aux producteurs de s’assurer de garder les choses vertes, car c’est la couleur de la chlorophylle, le principal pigment responsable de la photosynthèse
En revanche, une pièce trop sèche va stresser vos plantes et les forcer à fermer leurs stomates pour conserver l’eau. Un signe visuel que l’air est trop sec pour vos plantes est la brûlure des feuilles ou que les bords des feuilles remontent vers le haut. Ainsi, vous devez trouver un équilibre entre trop humide et trop sec.
Lorsque vous choisissez un équipement de refroidissement et de déshumidification, assurez-vous qu’il peut gérer l’humidité d’une pièce avec une végétation massive poussant beaucoup d’eau dans l’air. Plus il y a de plantes dans votre pièce, plus il y aura de vapeur d’eau dans l’air.
5. La ventilation
Un autre facteur qui affecte la transpiration et l’humidité est la ventilation ou le débit d’air dans votre établissement. Les salles de culture ont généralement des ventilateurs et la force du vent doit être contrôlée afin de ne pas trop réduire l’humidité. Si vous avez une humidité relative de 60 % mais que le flux d’air est trop fort, l’humidité peut se disloquer et faire baisser votre humidité jusqu’à près de 30 %. À ce stade, les stomates se fermeront, la transpiration s’arrêtera, ainsi que la photosynthèse et la croissance de votre plante. Cela peut également entraîner une absorption d’eau inégale même si vous mettez la même quantité d’eau pour chaque plante.
6. Déficit de pression de vapeur
En intégrant la température et l’humidité, vous pouvez calculer le déficit de pression de vapeur, ce qui vous donne une plage de valeurs pour un environnement optimal pour la culture de vos plantes.
Le déficit de pression de vapeur (DPV) est la différence entre la teneur en eau réelle de l’air et son point de saturation ou la quantité maximale de vapeur que l’air peut transporter à sa température actuelle. Il peut être calculé en utilisant vos valeurs d’humidité relative et de température. Une température plus élevée vous donnera une valeur DPV plus élevée – cela signifie que l’air peut contenir plus d’humidité. Dans ce cas, le taux de transpiration et la photosynthèse augmenteront. Toutefois, un équilibre entre l’humidité et la température doit être maintenu pour éviter que vos plantes ne soient stressées.
« Vous rentrez, il fait chaud. Vous pouvez compenser en augmentant l’humidité. Si vous entrez dans la pièce et qu’il fait très sec, vous pouvez compenser en assurant une température plus basse.»
– Éric Bergeron, Spécialiste de CANNA
7. La poussée radiculaire
Peu importe à quel point vous contrôlez la température et l’humidité dans la partie supérieure de la plante, l’eau qui pénètre à l’intérieur dépendra toujours de vos racines. La pression des racines détermine la capacité de votre plante à aspirer et à faire remonter l’eau. Elle est affectée par trois facteurs : la disponibilité de l’eau, la liberté de mouvement de l’eau dans le milieu de culture et la salinité. L’eau doit être disponible pour que les racines puissent l’absorber, et les caractéristiques physiques du milieu de culture peuvent affecter cela. Par exemple, vos plantes auront plus de mal à tirer de l’eau de la tourbe de coco que de la laine de roche.
«Différents milieux de culture ont une capillarité différente… Différents milieux de culture peuvent avoir un lien différent avec l’eau. Tous les milieux de culture ne libèrent pas l’eau aussi facilement.»
– Éric Bergeron, Spécialiste de CANNA
La capacité de votre plante à pousser l’eau vers le haut est principalement dictée par la température – des racines plus froides poussent moins d’eau vers le haut, ce qui entraîne moins d’apport de nutriments et, finalement, des carences en nutriments. De nombreux producteurs ne mesurent pas la température des racines, ils ratent donc ce détail. Éric conseille de maintenir la température dans la zone racinaire proche de la température à la surface.
Le dernier facteur est la salinité. Parfois, vos plantes se déshydratent même lorsque l’eau est disponible dans votre milieu de culture. Cela peut être dû au fait que la salinité est trop élevée pour que les racines absorbent l’eau. Les racines absorbent l’eau par osmose, ce qui nécessite que les concentrations en sel dans le milieu de culture et à l’intérieur des racines soit égales. Lorsque la salinité augmente un peu trop rapidement, la plante peut ne pas réagir aussi rapidement et cela entraîner une déshydratation. Vos racines ne pourront pas aspirer l’eau. Par conséquent, les niveaux de salinité de votre milieu de culture doivent également être surveillés.
Une surveillance régulière de ces facteurs photosynthétiques est la clé d’une croissance optimale pour maximiser vos plantes de cannabis. Comme ces facteurs sont liés les uns aux autres, vous ne pouvez pas en tenir un pour acquis. La bonne nouvelle est que vous pouvez contourner ces facteurs en les vérifiant et en les ajustant constamment pour obtenir de meilleurs résultats. Meilleure photosynthèse, meilleur rendement, meilleur revenu.
Regardez la session d’Éric Bergeron à The Grower’s Source Expo en cliquant ci-dessous
Crédits d’image en vedette: Canva Stock Photos
Vous voulez continuer la discussion?
Connectez-vous à l’application Grower’s Source pour poser une question à notre groupe d’experts ou pour lire les derniers commentaires sur ce sujet.
You can also engage your fellow mVous pouvez également engager vos collègues maîtres et cultivateurs amateurs sur de nombreux autres sujets liés au cannabis sur votre application Grower’s Source.
SE CONNECTER
Connectez-vous et maintenez des relations entre vous et les autres producteurs canadiens de l’industrie du cannabis.
COLLABORER
Surmontez les défis avec vos collègues producteurs, apprenez, développez des connaissances collectives et un avantage concurrentiel mondial.
CULTIVER
Cultivez mieux, visez la durabilité, la qualité et la rentabilité..
